Le cochon ne voit pas la vie en rose
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Plusieurs hausses du prix de l'aliment semblent inévitables, cet automne, alors que le prix du porc ne monte pas. Un effet ciseau qui renforce les difficultés de nombreux éleveurs. La flambée du prix des céréales a renchérit de 17 €/t le prix de l'aliment porc calculé par l'Ifip (Institut du porc) entre juin et août. La répercussion n'en est pourtant qu'à ses débuts. Les professionnels s'attendent à des hausses tout l'automne et souhaitent que la filière aval répercute l'augmentation, non pas en pourcentage, mais bien en centimes, afin d'éviter un effet d'inflammation grandissante auprès du consommateur.
Au Space, la filière porcine a protesté par la fermeture de stands,
soit durant tout le salon comme Coréal, soit pendant une heure le jeudi, et par une action de groupe avec le collectif contre le dumping social en Europe. Cette action lancée par la filière porcine rassemble les filières animales et proteste, entre autres, contre les différences de salaires entre les ouvriers allemands et ceux des pays de l'Est employés dans les abattoirs en Allemagne à 7 €/h, les différences de TVA et le soutien à l'énergie bien plus important outre-Rhin.
A plus long terme, les indicateurs semblent en revanche plutôt positifs.
L'Ifip a conduit une étude prospective sur la compétitivité de trois bassins de production : la Bretagne, les Etats-Unis et le Brésil, les deux derniers ayant notamment l'avantage d'une disponibilité locale des matières premières nécessaire à l'alimentation des animaux. Et ses projections à l'horizon 2020, même si elles font apparaître certains scénarios défavorables (en particulier si le Brésil résoud ses difficultés logistiques ou si la pression environnementale s'accentue en Europe), sont plutôt encourageantes : l'écart de prix s'amenuise en général, grâce à un plus grand recours aux coproduits en Bretagne. Et si c'est la concurrence européenne qui pèse aujourd'hui sur la filière française, les indicateurs sont plutôt positifs à plus long terme.
Yanne Boloh
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